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Libération

Singapour, la mercant'île Consommer est devenu l'acte citoyen de la ville-Etat.

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publié le 26 décembre 1996 à 2h28

Singapour envoyée spéciale

Le week-end, les Singapouriens ont l'embarras du choix. Faire du shopping dans le mall de Suntec City ou dans celui d'en face, le mall du Marina. Ou encore enfiler la rue Orchard qui remonte vers le nord: un centre commercial par pâté de maisons sur des kilomètres. Au voyageur de passage, on demande d'ailleurs invariablement s'il a bien fait ses courses, comme on s'enquerrait à Paris de sa visite de la tour Eiffel. Que faire d'autre les jours de congé après une semaine de travail harassant? Singapour est une île. Mais les plages de la ville-Etat n'ont rien de paradisiaque. En dehors des balades dans le jardin botanique, l'endroit ne compte guère d'attractions. Pas une seule vieille pierre à visiter hormis le musée national. Mais l'exposition permanente n'y est pas folichonne. Consacrée à la dynastie des Hakka, la minorité chinoise à laquelle appartient le président fondateur du pays, elle n'a pas le goût du revenez-y. Alors, pour fuir la chaleur équatoriale et les fortes pluies de saison, on s'engouffre dans les centres commerciaux climatisés. Les boutiques, à perte de vue, collectionnent les marques européennes de fringues et asiatiques d'électronique. Tous les dix commerces, le chaland peut faire un stop au café, non fumeur. 1 000 dollars (4 000 francs) d'amende au contrevenant dans les lieux publics. «La croissance n'a pas intérêt à mollir ici, sinon c'est l'explosion sociale. Le ciment du pays, c'est l'amélioration du niveau de vie», tranche