Le chômage des jeunes est l'un des problèmes les plus douloureux de
la société française. Sur un total de plus de 3 millions de chômeurs, les jeunes en représentent près de 20%, alors qu'ils ne comptent que 9% de la population active. Les jeunes à la recherche d'un emploi représentent plus du quart de ceux qui sont sur le marché du travail. Et ce dernier chiffre n'est qu'une moyenne: dans certains quartiers, le taux de chômage des jeunes atteint parfois des niveaux astronomiques, de l'ordre de 50%. Tous ces chiffres préoccupants justifient certainement une politique et des moyens spécifiques. La question posée est toutefois la suivante: cette action doit-elle s'appliquer sur le marché de l'emploi lui-même? En d'autres termes: à vouloir aider les jeunes chômeurs à s'insérer sur le marché de l'emploi, corrige-t-on une injustice spécifique, ou en crée-t-on une nouvelle entre les chômeurs eux-mêmes? A lire les chiffres du chômage, les jeunes semblent à l'évidence former une catégorie plus durement touchée que les autres chômeurs. L'explication habituelle de leur handicap reprise par le président de la République à la télévision est le «manque d'expérience». Que faut-il en penser? En réalité, les chiffres bruts du chômage sont trompeurs. Et l'on se trompe lorsqu'on en déduit la conclusion que les jeunes ont du mal à s'insérer dans le marché du travail, qu'ils forment une catégorie plus défavorisée que celle formée par les chômeurs en général.
La difficulté d'insertion d'un chô