Comme dans la plupart des secteurs du commerce et de l'industrie,
les constructeurs automobiles ont une fâcheuse tendance à se plaindre. Sauf qu'en examinant les chiffres de l'année écoulée, publiés hier par le Comité français des constructeurs automobiles (CCFA), ils devraient afficher un sourire aussi large qu'une calandre de Plymouth. Pour la première fois depuis 1992, la barre des 2 millions de voitures vendues a été franchie l'an passé. Qu'est-ce qui, à l'énoncé de cette réussite, justifie donc les petites mines affichées chez Peugeot, Citroën et autres Renault? Les françaises perdent des parts de marché sur leur propre terrain, vendent leurs voitures de moins en moins cher et, de plus, s'attendent à une année 1997 plutôt morose.
Les trois constructeurs ont réussi jusqu'en 1994 à maintenir leurs parts de marché en France, sous des prétextes souvent affectifs ou cocardiers, et parfois totalement objectifs (qualité et entretien moins chers que les étrangères). Depuis deux ans pourtant, ces derniers arguments s'effondrent. Le nombre de fournisseurs se réduit et ils sont communs à la plupart des constructeurs européens. La qualité des pièces utilisées est la même pour tout le monde et le prix des réparations sensiblement équivalent. A cette époque, Fiat renouvelle sa gamme de fond en comble et, aidé par une lire défaillante, a fini par grignoter deux points de parts de marché en France l'an passé. Quant à Opel, Ford et Volkswagen, ils s'imposent dans l'Hexagone grâce à une