De part et d'autre de l'autoroute qui mène à Philadelphie, deux
grandes affiches: «Et si vous n'aviez pas à vous soucier de vos dépenses de santé?», interroge la première. «Votre santé n'a pas de prix», annonce la seconde au-dessus de trois enfants souriants. Ces publicités illustrent la bataille que se livrent, à travers les Etats-Unis, les HMO (Health Maintenance Organisations), entreprises privées d'assurance médicale. Ces organismes sont gérés comme des caisses de sécurité sociale privées: ils prennent en charge la couverture des dépenses de santé de leurs membres à condition que ceux-ci frappent à la porte de médecins ou d'hôpitaux avec lesquels ils ont conclu une convention. Promesses électorales. En 1992, Clinton avait fait de l'assurance médicale pour tous l'un des thèmes centraux de sa campagne. Mais ses projets pilotés, après son élection, par son épouse Hillary n'ont pas abouti et, quatre ans plus tard, le changement le plus spectaculaire dans ce domaine est la place croissante occupée par les HMO: elles assurent aujourd'hui près de 70 millions de salariés américains contre environ 40 millions avant son élection. A terme, d'après les experts, 60% des salariés américains devraient être affiliés à des HMO.
«Quand vous recevez un malade, la première question à lui poser ne porte pas sur son état de santé mais sur son type d'assurance», explique le docteur Joseph Ortiz. Cet ophtalmologiste se partage entre un cabinet privé, dans un quartier résidentiel relativement