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Libération

De l'effet des centrales nucléaires sur la marche des TGVLe blocage du trafic le long du Rhône serait en partie dû à la vapeur des usines.

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publié le 7 janvier 1997 à 16h25

Les centrales nucléaires de la vallée du Rhône auraient-elles

amplifié les problèmes des trains bloqués ce week-end par le froid? Bon nombre de cheminots, à Valence et Montélimar, jettent aujourd'hui un oeil suspicieux en direction de ces installations. Dans cette région, où les difficultés de transport ont été particulièrement marquées, les voies ferrées longent, à quelques centaines de mètres près, deux sites, la centrale de Cruas, au nord, qui appartient à EDF, et l'usine d'enrichissement d'uranium de Tricastin, à cinq kilomètres de Pierrelatte, propriété d'Eurodif, filiale de la Cogema. La centrale et l'usine émettent chaque jour des tonnes de mètres cubes de vapeur d'eau, lesquelles, en temps normal, se dispersent tranquillement dans le ciel. A Cruas, la centrale laisse ainsi échapper 0,5 mètre cube de «panache» toutes les secondes pour une eau à 30°. A Tricastin, l'ordre de grandeur de l'échappée représente le double: 1 mètre cube par seconde. Jeudi, avec le froid, le vent et le degré d'hygrométrie, la vapeur se serait lourdement accrochée aux caténaires (les câbles qui fournissent l'électricité aux TGV) pour se transformer aussitôt en glace. Les «wagons-racleurs» dépêchés par la SNCF pour casser cette gangue de glace avaient beau s'échiner, la condensation reformait aussitôt une nouvelle couche de givre. Résultat: les trains sont restés durablement bloqués. Embarquée vendredi depuis Paris à bord d'un TGV et immobilisée à 11 heures du matin en gare de Valence, Edith,