«L'été, soit ils licencient, soit on gagne moins»
Guillaume, 20 ans, une formation d'hôtellerie. «Ma vie? Elle vaut pas un sou! J'ai fait un CFA au lycée Belliard, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Pendant deux ans, je travaillais comme serveur dans le même restaurant, le Canard Déchaîné, à Convention. Je gagnais le Smic, 5 600 francs. C'est dur, il faut une bonne condition physique. Mais, pendant les grandes vacances, ça travaille moins. Soit ils licencient, soit on gagne moins. J'ai été licencié. Aujourd'hui, je vis chez mes parents, ma mère gagne bien sa vie, elle est au Crédit Lyonnais. Je touche un peu plus de 4 000 F des Assedic. ça dépanne. En ce moment, j'ai eu un accident de scooter, j'ai le dentiste à payer, c'est plus serré. Je passe une fois par semaine à l'ANPE. On peut trouver, mais une bonne place, c'est difficile. Une bonne place, ce serait un poste de chef de rang, à 7 500 F par mois. Avec les pourboires, ça ferait 8 000 F.»
«La nuit, on gagne bien, mais on gère pas sa vie»
Sébastien, 26 ans, ANPE, et des «petits boulots»
«J'avais arrêté l'école en 3e, à 16 ans. Puis j'ai emprunté, environ 55 000 F, pour me payer une école privée d'architecture. En sortant, j'ai préféré faire des petits boulots et du théâtre, ma deuxième passion. Pendant deux ans environ. Puis j'ai dû rembourser, je n'ai pas pu et j'ai été interdit bancaire. Après, par relation, je suis entré dans le milieu des bars branchés de Bastille. Là, j'ai bien gagné ma vie, de 10 000 à 17 000 F p