Menu
Libération

Flexibilité: la Corée se cabre

Article réservé aux abonnés
publié le 9 janvier 1997 à 16h17

En adhérant, en décembre, à l'OCDE, le club des pays les plus

riches, la Corée du Sud pouvait s'attendre à des changements notables. Les exigences de l'organisation sont larges: le pays candidat doit développer une économie de marché et une démocratie qui respecte les droits de l'homme. Séoul qui ne connaît qu'un syndicat légal, le FKTU, a promis d'autoriser plus d'un syndicat en l'an 2000 au niveau national et en 2002 au sein des entreprises. Demain, on rase gratis, semble analyser la rue, ou plutôt les bataillons d'ouvriers métallurgistes, rejoints par le secteur public. Pour l'heure, le gouvernement coréen est plus prompt à respecter les injonctions, facultatives, du château de la Muette. A peine intégrée à l'organisation, la Corée voit son Parlement voter en catimini, le 26 décembre, une loi qui abroge les traditions sociales qui ont permis l'émergence du dragon de l'Asie du Nord. Le travail à vie, c'est fini. En cas de grève, les entreprises pourront embaucher des CDD. Le pouvoir s'aligne ainsi sur les déclarations des experts de l'OCDE: le marché du travail doit être dé-ré-gu-lé. «La baisse des coûts de main-d'oeuvre favorise l'emploi dans le secteur privé», martèle l'OCDE. En clair, vive la main-d'oeuvre flexible, à bas le Smic, fauteur de chômage. Bien des pays, membres de longue date de l'OCDE, résistent à ces injonctions libérales. La France, violemment épinglée l'an dernier par l'OCDE, a encore augmenté le salaire minimum en juillet. La grève coréenne vient soulig