Romano Prodi s'est inspiré des préceptes de son collègue Alain
Juppé: le gouvernement italien se met à l'heure française en volant au secours du marché automobile en baisse. Du 7 janvier au 30 septembre les propriétaires d'une voiture immatriculée depuis dix ans au moins qui décident d'en acheter une nouvelle, bénéficieront d'une ristourne allant, selon la cylindrée, de 3 à 4 millions de lires, (11 000 à 14 000 francs environ). Cette somme est payée pour moitié par l'Etat et pour l'autre, par les réseaux commerciaux des constructeurs. Cependant, on ne sait toujours pas si la TVA se calculera sur le montant avant remise ou après remise.
Le parallèle avec la France n'est pas qu'apparent: comme en 1995 en France, le marché italien s'est effondré en 1996. Il a chuté de 7,5% sur un an, dans une conjoncture de rigueur budgétaire qui pèse sur la consommation des ménages.
La mesure, inscrite dans le dispositif économique et fiscal décidé par le gouvernement en fin d'année, juste après le vote par le Parlement de la loi de finances 1997, a donc été ardemment demandée par Fiat. Le groupe, présidé par Cesare Romiti, qui s'adjuge pas moins de la moitié du marché transalpin, fait la pluie et le beau temps en Italie. Mais cela n'a pas suffi à dissiper le scepticisme ni à étouffer la polémique. Bon nombre d'économistes ont cité précisément le cas français pour souligner comment une telle politique industrielle est à courte vue, tout soutien au marché se révélant un feu de paille. Le présiden