Menu
Libération

Renault pris de vitesse par sa ScénicLe constructeur se révèle débordé par le succès de la dernière-née de la ligne Mégane.

Article réservé aux abonnés
publié le 10 janvier 1997 à 16h13

Depuis le lancement de la R5 en 1972, Renault n'avait pas connu

telle euphorie. Plus guère habitué aux réjouissances, le constructeur s'avoue quelque peu décontenancé par le succès imprévu de sa dernière-née, la Scénic. Le monospace ne devait représenter que 20% des ventes de la gamme Mégane et il atteint 50% en quelques semaines. Il a ainsi ravi à la Twingo et à la Clio le titre de véhicule le plus vendu. Les prévisions les plus optimistes tablaient sur une production de 700 véhicules par jour, mais, depuis le lancement en octobre, les analystes de Boulogne-Billancourt ont dû s'avouer vaincus. Les carnets de commande sont pleins, et il faudrait pour satisfaire la clientèle dans des délais raisonnables produire entre 900 à 1 000 véhicules par jour, selon les estimations de Roland Faure, le directeur commercial de Renault. Les délais d'attente avoisinent dix semaines, ce qui ne manque pas d'inquiéter les concessionnaires. De quoi s'arracher les cheveux pour les dirigeants de Renault, d'autant que la Scénic n'est produite que sur un seul site, l'usine Georges-Besse de Douai (Nord), où une seule chaîne de montage est consacrée au monospace. Chez les fournisseurs et sous-traitants de Renault, la situation frôle la déroute. Leurs chaînes n'ont en effet été programmées que pour 3 000 véhicules par semaine. Renault Douai a fini l'année 1996 en sortant un peu plus de 600 véhicules par jour, ce que Guy Barat, directeur de l'usine, estime déjà comme une performance. «Si la Scénic a p