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Libération

La lettre qui fait parler les chiffres

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publié le 15 janvier 1997 à 15h57

«Cent soixante quatorze mille vaches folles égarées dans la nuit"

des chiffres.» Lecteurs fidèles, vous avez échappé cet été à ce titre inquiétant. Pourtant, ce mystérieux troupeau de vaches démentes et britanniques erre peut-être encore dans les verts pâturages de l'inconscient d'un lecteur de Libération du 29 août 1996.

Ce jour-là, Libération citait l'agence Reuter: «Reste que le nombre abondant d'animaux malades consommés a de quoi inquiéter. Il y a eu environ 903 000 vaches folles de 1974 à 1995, dont 446 000 ont été consommées avant 1989 et 283 000 de plus avant que des restrictions plus sévères n'aient été adoptées en décembre dernier.» Ici, dans un article intitulé «Prions pour qu'ils aient raison», le numéro 11 de Pénombre, lettre d'information éditée par l'association du même nom, prend le relais: «446 000 + 283 000 = 729 000. Il nous manque donc 903 000 -729 000 = 174 000 vaches. Vous suivez? Ont-elles été consommées? Si oui, elles ont dû être mangées pendant le réveillon du 31 décembre 1995, comptées par les uns et pas par les autres.» C'est déjà annoncé: Pénombre reviendra sur le sujet.

Ouf, Libération sauve l'honneur: le même numéro de la lettre rend hommage à un article de Blandine Hennion. Penchée sur un énième excédent record du commerce extérieur français, elle y dénichait, entre autres, les 33 milliards de francs d'exportations de France à destination" des DOM-TOM (Libération du 25 février 1996).

Un autre exemple? «En moyenne, le salaire des femmes est inféri