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Libération

A Evreux, le feu couve chez ValeoLes salariés se battent contre la fermeture du site de fabrication de phares.

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publié le 17 janvier 1997 à 15h49

Evreux envoyée spéciale

«On attend de savoir ce qui va se décider vendredi. On est tous prêts à se battre jusqu'au bout et à prouver que l'usine est viable et compétitive.» A 6 heures ce matin, délégués syndicaux et salariés devaient quitter l'usine Valeo Vision d'Evreux (Eure), destination Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). A l'ordre du jour de la réunion extraordinaire du comité central d'entreprise: la fermeture du site et le licenciement des 350 salariés.

Là-haut, sur la zone industrielle d'Evreux, cela fait vingt-cinq ans que l'on fabrique des feux de signalisation. Les granulés de plastique coloré sont injectés, montés et assemblés avec les pièces-glaces (lampes, porte-lampes, réflecteurs, socles") fournies par des sous-traitants de la région. Au bout des lignes: des feux arrière équipant les Renault Express et Trafic, la Ford Mondeo, le break Volvo, le coupé Fiat, Peugeot, Nissan" Environ 3 000 paires de feux sont fabriquées chaque jour par le site racheté en 1989 par le groupe Valeo. Il y avait alors 550 salariés. Selon José Monteil, cégétiste, à la métallisation depuis vingt ans, «ils font tout, depuis trois ans, pour casser l'usine».

Regroupement. Un premier plan social en 1993, avec 96 licenciements à la clé, a été annulé pour défaut de procédure. La production des feux de la Toyota et de la nouvelle Mondeo a été délocalisée à Sens (Yonne), puis celle de la Clio en Espagne. Le coup dur est venu avec le transfert à Sens, fin 1995, du bureau d'études et des méthodes. En