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Libération

Les Mexicains contre leurs banquesL'association El Barzon utilise une faille de la loi pour défendre les débiteurs.

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publié le 17 janvier 1997 à 15h49

Depuis le krach de décembre 1994, on savait le système bancaire

mexicain au bord de la faillite. La crise financière avait conduit le gouvernement à dévaluer le peso tout en appelant le FMI au renfort (lire ci-dessous). Le Mexique a reçu une aide exceptionnelle de 50 milliards de dollars (250 milliards de francs), dont il a remboursé par anticipation l'aide d'urgence mercredi (Libération d'hier). Mais depuis une récente décision de justice, on découvre que les principaux établissements financiers du pays... n'ont pas d'existence légale. Le tribunal fédéral de Mexicali, en Basse-Californie, saisi d'un conflit entre le Banco del Atlantico et des débiteurs, a débouté la banque de son action en justice au motif que le plaignant n'avait pas de statut légal. Sous la présidence de Carlos Salinas de Gotari, le prédécesseur d'Ernesto Zedillo, le Mexique a voté une loi sur la privatisation des établissements de crédit. Le texte accordait au gouvernement un délai de 360 jours pour le passage des banques au privé. Seuls quatre petits établissements financiers ont tenu les délais. Toutes les grandes banques ont été rendues au privé ultérieurement. C'est le cas du Banco del Atlantico, mais aussi de Banamex ou de Bancomer. Bref, des dix premières institutions du pays.

Un million d'adhérents. C'est dans cette brèche judiciaire que s'infiltre El Barzon (1). Ce mouvement associatif réunit des débiteurs de tous le pays. Fondé par des agriculteurs en 1993 (El Barzon est le nom d'une chanson révo