Le monde des affaires est parfois bien peu sentimental. Prenez LVMH:
après quelques années d'intenses relations avec Guinness -le groupe britannique de vins et spiritueux- Bernard Arnault, le PDG du numéro un mondial du luxe français se détache de celui qui fut son infaillible allié dans la conquête de LVMH. Le groupe français vient en effet de céder 7% des 21% qu'il possède dans Guinness pour 5 milliards de francs. L'opération, menée par Goldman Sachs, a consisté à vendre 135 millions de titres à 414 pence (un peu moins de quatre francs) et selon la banque d'affaires américaine toutes les actions auraient été placées «auprès de plus d'une centaine d'institutions dans le monde». Enfin Guinness a racheté in extremis une partie de ces titres, représentant 2,3% de son capital.
Grâce à cette petite fortune, Bernard Arnault va pouvoir financer une partie de DFS (Duty Free Shoppers, un gigantesque réseau de boutiques hors taxes), sa dernière acquisition à 12,6 milliards de francs. Mais surtout, le PDG impatient poursuit sa stratégie de recentrage sur les produits de luxe (parfums, confection, maroquinerie), plus rémunérateurs que les alcools dont le marché régresse dans les pays développés. L'an dernier, Arnault ne s'est-il pas franchement agacé de la baisse des résultats de Guinness (-25%): il n'a d'ailleurs pas hésité à demander à ses responsables de prendre des mesures pour restaurer la rentabilité perdue.
Bref, après avoir utilisé abondamment la surface financière de Guinness po