La prochaine bataille du rail sera politique. C'est en effet demain,
à 16 heures, que la réforme de la SNCF doit être examinée par le Sénat avant d'être soumise à l'Assemblée nationale en première lecture. La discussion générale, inaugurée par Bernard Pons et Anne-Marie Idrac, ministre et secrétaire d'Etat aux Transports, devrait durer six heures. Les deux jours suivants, probablement plus, étant consacrés aux discussions. La réforme de la SNCF, la plus importante depuis la nationalisation en 1937, est éminemment sensible pour les cheminots mais également aux yeux de l'opposition qui voit là une excellente occasion de montrer ses muscles. Comme le dit si bien un sénateur socialiste: «avec le raté sur l'immigration (au moment de l'adoption de la loi, le 17 décembre, les socialistes avaient brillé par leur absence, Ndlr), on s'est senti un peu péteux. Cette fois, on sera là. La SNCF est un beau symbole du salariat français». Question préalable. Les socialistes emmenés par les sénateurs Jean-Luc Melenchon (Hauts-de-Seine) et Aubert Garcia (Gers), ont donc prévu de déposer autant d'amendements qu'il y a d'articles contenus dans la loi, c'est-à-dire 15, plus quelques autres, soit une vingtaine en tout. Les uns, pour demander l'annulation au cas au cas d'articles, à commencer par le numéro un qui donne naissance au «Réseau ferré national» (RFN) et définie brièvement ses contours; les autres pour faire des contre-propositions, du genre: quitte à reprendre une partie de la dette de