Madrid de notre correspondant
Le joyau de la couronne espagnole est en vente. La privatisation de Telefonica, la compagnie publique de télécommunications, vient de commencer à travers une vaste opération de vente au public, y compris à l'étranger. Après des privatisations partielles successives sous les socialistes, le gouvernement conservateur de José Maria Aznar a décidé de vendre les 20% que l'Etat possédait encore dans la première entreprise du pays.
C'est la plus grosse opération de ce genre jamais réalisée en Espagne. Elle devrait rapporter à l'Etat autour de 25 milliards de francs, qui seront consacrés à l'allégement de la charge de la dette et à des investissements en infrastructures. Les premières commandes d'actions passées dans les banques depuis lundi ont dépassé tous les espoirs des vendeurs. Dans un secteur aux perspectives de développement plutôt réjouissantes, Telefonica affiche une santé de fer: le cours de son action à la Bourse de Madrid a doublé en 1996.
Avec un chiffre d'affaires de 80 milliards de francs, Telefonica n'a pas le poids d'autres grandes entreprises européennes du secteur, comme Deutsche Telekom ou France Télécom, mais sa croissance tourne autour des 15% annuels. Sa forte présence en Amérique du Sud lui vaut aujourd'hui d'y être le premier opérateur de téléphonie de base.
«L'objectif est que les affaires internationales représentent dans cinq ans 60% de la valeur du groupe», parie le président de l'entreprise, Juan Villalonga, un ami intime de