Qu'elles étaient belles les années 70 avec leur taux de croissance
prodigieux et leurs constructions de logements par centaines de milliers. Les professionnels du bâtiment se souviennent avec nostalgie qu'à cette époque-là le nombre des mises en chantier dépassait chaque année les 500 000... avec des commandes de logement sociaux comme s'il en pleuvait et de la construction de maisons individuelles à tout va. C'était le temps bénit de l'essor des HLM et de l'accession à la propriété.
Sinistrose. Pour ceux qui n'ont pas rendu les armes et changé d'activité, tout cela n'est plus qu'un vague songe: le secteur qui fut jadis dynamique et créateur d'emplois affiche désormais une sinistrose absolue.
Les chiffres d'abord: selon les statistiques publiées par le ministère du Logement, les mises en chantier de logements neufs ont reculé de 4,2% en 1996 par rapport à 1995, avec 273 800 logements commencés (1). Le plus mauvais millésime enregistré depuis au moins quinze ans, à l'exception de l'année 1993 (257 000). Par ailleurs, selon les prévisions de l'Insee, le logement aura perdu 30 000 emplois l'an dernier. Maigre consolation: d'un mois sur l'autre, les mises en chantier ont reculé «d'à peine» 0,2% en décembre par rapport à novembre, marquant une stabilisation, après la chute de 15,7% enregistrée en novembre par rapport à octobre. Le pavillon s'en sort. Curieusement, le mauvais chiffre de la construction de logements en 1996 recouvre une situation plutôt contrastée: d'un côté, des m