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Libération

Flop au 36, Champs-ElyséesHistoire d'une enchère de luxe dont personne n'a voulu.

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publié le 23 janvier 1997 à 15h30

L'événement annoncé était pourtant prometteur: une vente aux

enchères «internationale» pour la cession du bail commercial de l'immeuble des tissus Rodin, au 36 des Champs-Elysées. Mise à prix: 70 millions de francs, pour décrocher, non pas les murs, mais simplement le droit d'exploiter les 1 727 mètres carrés utiles de ce bien immobilier situé sur le «bon trottoir» ­ celui des numéros pairs ­ de «la plus belle avenue du monde». On parlait d'une folle compétition entre nombre d'acheteurs «qui préfèrent garder l'anonymat». Ce fut pourtant un flop, un rien gênant pour les organisateurs de l'opération. Hier après-midi, dans la grande salle de la chambre des notaires de Paris à moitié vide, Me Allez a dû annuler la vente faute de candidats. «Je vous rappelle que les candidats doivent impérativement déposer des garanties bancaires pour participer à l'enchère», a répété trois fois le notaire avant de jeter l'éponge.

Immense déception dans le clan Rodin. Les propriétaires de la maison de tissus (Henri Pinhas en est le PDG), qui occupent l'immeuble depuis 1953, pensaient que la vente aux enchères serait le meilleur moyen de tirer le maximum de leur bail. Depuis plusieurs mois, l'avocat de Rodin, Me Sultan, et le notaire Me Allez s'évertuent à monter une opération qu'ils pensent très prestigieuse. Premièrement, créer l'événement en vendant un simple bail aux enchères, ce qui, de mémoire de notaire, ne s'est jamais fait. Deuxièmement, en fixant, selon des critères encore obscurs, la mise