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Libération

Juppé empêtré dans le FoncierLes sénateurs ont remis en cause Bercy sur la gestion du dossier.

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publié le 24 janvier 1997 à 15h28

Entre nous, Alain Juppé était hier plus dans ses petits souliers que

droit dans ses bottes . Harcelé par des parlementaires de tout bord préoccupés par le conflit du Crédit foncier, le gouvernement apparaît de plus en plus sur la défensive. Répondant aux questions d'actualité des sénateurs, le Premier ministre a dû voler au secours de son ministre de l'Economie, manifestement nerveux et excédé de devoir toujours et encore s'expliquer sur la question. «Si le gouvernement n'avait pas fait ce qu'il a fait depuis deux ans, le Crédit foncier aurait déposé son bilan», a martelé Alain Juppé. Et de rappeler qu'au 31 décembre 1995 le CFF, «entreprise privée, avait accumulé des pertes de 11 milliards de francs» qui «n'ont rien à voir avec la réforme du prêt à taux zéro». Ceci, pour répondre au socialiste Gérard Delfau, qui avait auparavant reproché à Jean Arthuis d'accumuler «les mensonges par omission» en «passant sous silence la suppression à l'automne 1995 sans contrepartie du prêt d'accession à la propriété, contrairement à tous les usages». Pour Alain Juppé, le trou de 11 milliards est imputable «aux opérations immobilières aventureuses qui ont été faites entre 1990 et 1993». Le gouvernement sera «amené à rechercher de manière plus précise les responsabilités de ces pertes». Puis il a détaillé ce qu'il avait fait (garantie des obligations, puis OPA de la Caisse des dépôts) «pour éviter la solution la pire». Le Premier ministre a déclenché un énorme éclat de rire au CFF, où les sa