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Libération

La galette Saint-Michel découvre le syndicalisme180 salariés ont adhéré à la CGT après l'annonce d'un plan social.

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publié le 27 janvier 1997 à 15h21

Saint-Michel-Chef-Chef(Loire-Atlantique) envoyé spécial

Avant, c'était une entreprise familiale. «Tout se réglait en famille. Ça nous venait pas à l'idée de se syndiquer», dit Brigitte Bahuaud, 13 ans de boîte et nouvelle secrétaire de la section CGT. Mais depuis décembre 1994, l'usine de fabrication des fameuses galettes St Michel est tombée dans le giron du groupe Bahlsen, et les salariés (70% de femmes) ont senti le besoin de ne pas se faire laminer sans riposter. On leur a bien dit que Bahlsen aussi «était une grande famille», mais l'argument a été bafoué par les faits. Les nouveaux dirigeants s'étaient engagés à conserver tout le personnel pendant un an. En janvier 96, juste au terme de ce délai, le plan social prévoyant 80 suppressions d'emplois, dont une moitié de licenciements secs, a donné aux salariées le sentiment de s'être fait rouler . Sans étiquette, les délégués du comité d'entreprise ne pouvaient qu'enregistrer l'annonce de la casse sans rien négocier. «On a perdu deux biscuits, dit une employée, le "Bamboula dont la fabrication a été transférée il y a un an à Hanovre, et le "Clin d'oeil qui vient d'être arrêté fin décembre. On a du souci à se faire sur le maintien du site.» Alors Chantal, la déléguée du CE a contacté les syndicats pour leur proposer de venir exposer au personnel leur stratégie, leur manière de faire. «C'est pas pour faire de la politique, c'est pour nous défendre.» En novembre, la CGT passe son examen dans l'usine, devant 80 salariées. Pou