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Libération

Raid en chambre dans l'hôtellerieLa chaîne Hilton lance une OPA hostile sur les hôtels Sheraton. Une opération spectaculaire chiffrée à 55 milliards de francs et une bagarre entre deux figures du monde de l'hôtellerie de luxe, le tout puissant Stephen Bollenbach et Rand Araskog.

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publié le 29 janvier 1997 à 15h14

«OPA hostile». L'expression était passée de mode. Elle a fait hier

un retour en force à Wall Street avec l'annonce par Stephen Bollenbach, le patron de Hilton, de son intention de lancer un raid boursier sur ITT et, à travers cette entreprise, sur son grand concurrent, la chaîne hôtelière Sheraton: l'offre, évaluée à 6,5 milliards de dollars (Hilton propose 55 dollars par action), donnerait en cas de succès naissance au numéro 1 mondial de l'hôtellerie haut de gamme (c'est-à-dire cinq étoiles) et des casinos. Si l'offre elle-même a surpris la Bourse, les ambitions nouvelles de Hilton n'ont en revanche guère étonné les spécialistes du secteur à New York. Ils s'attendaient, en effet, depuis des mois à une opération spectaculaire du côté de Hilton et surtout de son patron, Stephen Bollenbach. A 54 ans, cet homme qui a commencé sa carrière dans l'hôtellerie ­ à Holiday Inn­ est considéré comme le principal artisan du redressement de la chaîne des hôtels Mariott. Il est surtout reconnu comme un génie de la finance et un roi du «deal». Collaborateur de longue date de Donald Trump, il a monté l'essentiel des échafaudages financiers qui ont rendu le Donald célèbre et, en orchestrant sa reconversion dans le business des jeux, organisé son come-back. Auprès de Michael Eisner, le patron de Disney ­ dont il était directeur financier jusqu'à l'an dernier ­, il a été l'homme la fusion avec ABC (une OPA «amicale» à 19 milliards de dollars). Bref, pour les actionnaires, cet homme vaut de l'