Du nord au sud de la Grèce, les agriculteurs occupent, depuis mardi,
plusieurs places de villages. A Karditsa, au centre du pays, ils ont bloqué l'entrée du tribunal où 10 d'entre eux doivent être jugés pour «occupation illégale de la voie publique», lors de la grande manifestation de l'année dernière. Le mouvement ressemble à une réédition de décembre dernier, lorsque les agriculteurs ont coupé les principales voies de circulation du pays trois semaines durant. Le motif est le même: les aides publiques destinées à compenser la baisse des cours, et le remboursement de leurs dettes.
«L'Etat ne peut plus payer», répond sur tous les tons le ministre de l'Agriculture Stéphane Tzoumakas. Hier, il précisait: «L'époque où un produit agroalimentaire valait son prix, plus la subvention versée par la CEE, plus l'aide de l'Etat est définitivement révolue. (...) Nous sommes la risée de l'Europe.» Comme plusieurs membres du gouvernement socialiste, il accuse le Parti communiste hellénique (KKE), hostile à l'Europe de Maastricht, de tirer les ficelles de ces mouvements de colère.
La grogne contre la rigueur économique touche désormais toutes les catégories sociales. Les enseignants des collèges et lycées, en grève depuis dix jours, réclament une hausse de salaire de plus de 30% et butent sur le refus catégorique de leur ministre de tutelle, Yérassimos Arsénis.
Vendredi dernier, Athènes et les grandes villes étaient paralysées par une grève générale organisée par la GSEE, la première force syn