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Libération

La SNCF attendue au passage de la grèveLe débrayage des cheminots a valeur de test pour les syndicats et les politiques.

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publié le 30 janvier 1997 à 15h08

La grève court depuis hier soir, 20 heures. Elle se poursuivra

jusqu'à demain 8 heures. Dans le langage des cheminots, on appelle ça une «grève carrée», par tranche de huit heures, pour permettre à tous les agents d'y participer. La CGT, arc-boutée sur son idée de référendum, compte également organiser des défilés devant les préfectures en province et devant le ministère des Finances à Paris. Rien à voir, pourtant, avec la grande colère de 1995. L'unité n'est plus de mise: seuls trois syndicats, la CGT, la CFDT et Sud-Rail, ont appelé à cesser le travail pour protester contre la réforme de la SNCF. Tous les autres ont prévenu qu'ils ne s'y opposeraient pas. Le projet de loi, déjà adopté par le Sénat ­ il sera débattu à l'Assemblée nationale le 4 février ­, divise plus qu'il ne galvanise. D'après cette loi, la SNCF perdrait la gestion de ses infrastructures, les 32 000 kilomètres de voies, les gares de triage, les aiguillages, au profit d'un nouvel établissement public baptisé Réseau ferré de France (RFF, au lieu du «Réseau national ferré» envisagé dans un premier temps) lesté, par la même occasion, de 134,2 milliards de francs de dettes repris à la SNCF. «La réforme est technique, complexe», soupire un syndicaliste. «Les gars sont déboussolés», renchérit un autre. En clair, la mobilisation ne devrait pas être extraordinaire, sauf dans quelques «points chauds» comme Rouen, la gare de Lyon à Paris ou le sud de la France. Elle aura pourtant valeur de test, à la fois pour le