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Libération

SNCF: une grève mezzo voceFaute d'unité syndicale, le projet de réforme a peu mobilisé les cheminots.

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publié le 31 janvier 1997 à 15h04

Depuis 1995, une grève à la SNCF passe forcément pour un événement.

Et quand la grève n'est pas aussi forte qu'en 1995, cela devient un flop. Parmi les cheminots, quelques visionnaires avaient bien prévenu: «Attention, après cette grève (celle de 1995, donc), nous nous condamnons à toujours faire plus...» Hier, les cheminots ont plutôt fait moins. Le trafic a certes été très perturbé mais conforme aux prévisions de la direction, voire légèrement inférieur (lire ci-dessous). A l'appel de trois syndicats, la CGT, la CFDT et SUD-Rail, ils étaient 30% à avoir cessé le travail (45% parmi les conducteurs, 47% chez les contrôleurs) pour protester contre la réforme de la SNCF, qui sera examinée le 4 février à l'Assemblée. En soi, le pourcentage de grévistes est important, mais inévitablement la comparaison avec les précédents anéantit l'effet. Ainsi, la direction de la SNCF avait recensé 40 à 45% de participation lors de la grève de la fonction publique le 17 octobre. D'où un certain embarras des trois fédérations: elles représentent en effet près de 75% des voix aux dernières élections professionnelles (SUD-Rail n'est cependant pas reconnu au niveau national). Premier constat: l'unité, si chère aux cheminots, est seule de nature à faire effet de masse. Or, FO, la CFTC, la FMC (cadres et maîtrises) et la Fgaac (agents de conduite), tout en pesant infiniment moins que la CGT, se sont soigneusement tenus à l'écart de ce conflit. «30%, cela ne veut pas dire grand-chose. Là où il y a