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Libération

Les chômeurs de Rouen poussés vers la porteIls sont une trentaine à occuper l'ANPE depuis lundi. La justice ordonne leur expulsion.

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publié le 1er février 1997 à 22h15

Rouen envoyée spéciale

L'occupation a déjà duré cinq jours. Vendredi, le tribunal des référés a ordonné l'évacuation d'un des six locaux de l'ANPE de Rouen, avec un délai de deux heures pour déguerpir. Depuis lundi, ce local est investi par une trentaine de chômeurs. Sous les banderoles de l'association Agir ensemble contre le chômage (AC!), avec le soutien de divers syndicats, associations et élus municipaux, et en toile de fond de quelque 115.000 demandeurs d'emploi dans la région, ils campent pour obtenir la gratuité des démarches dans la recherche d'emploi: affranchissement, Minitel, fax et transports en commun; le droit d'affichage et de réunion à l'ANPE, et, enfin, une représentativité des chômeurs au sein des instances régionales et nationales. Vendredi soir, ils s'attendaient à une intervention policière.

«Il y a eu un ras-le-bol accumulé à la suite de plusieurs fins de non recevoir de la direction», explique Marie-Claude Bonneville, présidente de l'association AC!. Alors, lundi, la pression est montée. «On écrase de plus en plus les chômeurs», affirme Thierry, 30 ans, charcutier-traiteur, qui sort d'une série de petits boulots d'intérimaire , de deux années dans la rue, et qui vit aujourd'hui avec 2.800 francs par mois. «Une lutte collective rend plus fort», constate Bruno, 26 ans, RMiste, «sorti un peu perdu de la fac avec une formation ultra théorique d'un DEA de physique.» «Les conditions qu'offre l'ANPE dans nos recherches d'emploi ne sont pas adaptées, tonne Cédr