«A chaque réunion du comité d'entreprise, on a demandé à voir les
gens du Consortium de réalisation (CDR). Mais on ne doit pas être du même monde. Le facteur humain, pour eux, c'est de la chair qu'on balance sur le chantier», raconte, amer, Bernard Goumas, délégué CFDT à l'agence toulousaine de SGI Surveillance. Avec 320 millions de francs de chiffre d'affaires, 2416 employés et 16 agences en France, SGI Surveillance, numéro 3 français du gardiennage industriel, est en passe d'être repris par le numéro deux du marché, Protectas, filiale française du suédois Sécuritas, numéro un de la sécurité en Europe, pour un peu moins que le franc symbolique. Un protocole d'accord a été signé en ce sens jeudi 23 janvier. On attend désormais l'agrément du ministère de l'Economie. SGI est donc pour l'heure dans le giron du CDR, la structure de cantonnement mise sur pied pour tirer le meilleur parti des actifs du Crédit Lyonnais. Elle n'est pas en très bon état: en 1996 encore, les pertes devraient tourner autour de 30 millions de francs. Selon Nicolas Clément, directeur commercial de SGI France, «Protectas n'a pas le même mode de travail que nous. Mais ils sont implantés dans les même villes, et leurs dirigeants raflent la liste des clients, c'est tout. Ils ont juste voulu récupérer une part de marché. Le CDR n'a jamais voulu recevoir le management, qui voulait présenter des solutions alternatives.» Une solution élaborée avec un grand groupe français de services se serait ainsi vu propose