La réforme de la SNCF avance à grands pas, malgré un nouvel appel à
une grève de 24 heures lancé pour aujourd'hui par la seule CGT. La CFDT se contente d'appeler les cheminots à manifester à 13 heures, devant l'Assemblée nationale, où le projet de loi est examiné depuis hier. Les députés continuent à débattre de la création du «Réseau ferré de France» (RFF) qui gérera bientôt les infrastructures. Tout en sachant que les débats ne changeront rien, compte tenu des rapports de force politiques (le Sénat a déjà adopté le texte en première lecture le 24 janvier) le PS affirme qu'il annulera la création du RFF s'il revient au pouvoir en 1998. Pour Ségolène Royal, déléguée aux services publics, il faudrait «tout remettre à plat».
Que reproche le PS à cette réforme?
De ne pas régler les problèmes et de faire croire qu'ils le sont. On parle toujours de «suppression» de la dette, c'est faux, puisque les besoins de financement de la SNCF resteront énormes, à hauteur de 70 milliards, sans compter les besoins en financement de l'autre Epic, le RFF (1). L'effort de l'Etat se limite finalement à 8 milliards de dotation, ce qui est très faible par rapport aux investissements consentis à la route, aux 5 milliards pour 20 kilomètres d'autoroute dans l'Ouest parisien. La SNCF n'est pas traitée à égalité avec la route! Organiser sa partition en deux, c'est ouvrir la porte à la privatisation. Faute de financement, il faudra faire des économies, fermer les petites lignes et privatiser l'entretien