New Yorkde notre correspondant
Bill Clinton a au moins deux raisons d'apprécier Alan Greenspan, le patron de la Réserve fédérale, la banque centrale américaine. Par deux fois en 1992 et en 1996-, la politique monétaire conduite par ce dernier a abouti à une conjoncture économique qui a largement pesé, dans l'électorat, en faveur de Bill Clinton. Une première fois en raison de son échec; la seconde fois grâce à son succès.
En 1989 et 1990, la Réserve fédérale, inquiète des conséquences de ce qu'elle estimait être une dangereuse surchauffe de l'économie, avait orchestré une remontée progressive des taux d'intérêt destinée à organiser un atterrissage en douceur. Ce savant pilotage s'était heurté à un mur. L'économie avait plongé, entraînant la perte de millions d'emplois dont celui, à la grande satisfaction de Bill Clinton, du président sortant George Bush. Greenspan, le héros. Quatre ans plus tard, le même Greenspan reconduit par deux fois dans ses fonctions par Clinton fait plus positivement figure de héros: ses qualités de pilote émérite de la politique monétaire permettent aujourd'hui aux Etats-Unis de profiter d'un dynamisme économique indéniable. Les effets de cette politique sont sensibles à la fois dans les statistiques du chômage (au plus bas, lire encadré), de l'inflation (très faible) de la Bourse (au plus haut) et du dollar (en hausse par rapport au yen et au mark). La récente envolée du billet vert en particulier s'explique largement par un vote de confiance des