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Libération

Air Inter: grève sans sommation. Face à ce nouveau droit, la direction a annulé tous les vols hier.

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publié le 10 février 1997 à 21h49

Le tribunal de Paris l'avait dit mardi: Air Inter Europe n'étant

plus une entreprise du service public, les grèves surprises y sont donc désormais possibles dans les mêmes conditions que dans le privé. Du coup, les syndicats des personnels navigants techniques (pilotes et mécaniciens) de la compagnie aérienne n'ont pas traîné pour en tirer les conséquences et faire usage de ce «droit» nouveau: jusqu'alors tenus à un préavis de cinq jours, ils ont déposé samedi -en «fin d'après midi», dit la direction- un préavis de grève de 24 heures. Résultat: la direction d'Air Inter Europe s'est estimée contrainte d'annuler hier l'ensemble de ses vols au départ de Paris. Si quelques vols transversaux (de province à province) ont bien décollé hier, au départ de Lille et de Lyon notamment, la plupart des appareils de la compagnie sont restés cloués au sol. En ce début de vacances scolaires, les 13 000 passagers des quelque 110 vols programmés au départ de Paris ont ainsi été obligés de se reporter vers d'autres compagnies ou moyens de transport.

Les syndicats des pilotes et mécaniciens (USPNT, SNPL, SPIT et SNPAC) ont justifié leur mouvement par «les modalités d'application du contrat de location-gérance», en cours d'installation entre Air France et Air Inter Europe. Le 1er avril, Air France va reprendre l'ex-Air Inter en location-gérance, avant la fusion définitive entre les deux entités, prévue pour le 1er octobre 1997. «Nous percevons cette location-gérance comme dangereuse et précaire»