Dans le dossier Thomson, il sera dit que les périodes d'accalmie
cachent toujours un rebondissement, le plus souvent un coup tordu. Voilà donc qu'à quelques jours de l'annonce du gouvernement sur la nouvelle procédure de privatisation offre publique de vente ou cession de gré à gré, on apprend par l'AFP que le groupe Lagardère vient de déposer un recours en Conseil d'Etat sur la manière employée par l'Etat de vendre Thomson. Officiellement, personne ne confirmait hier soir l'information. Mais selon nos sources, Lagardère a bel et bien déposé très récemment un recours en Conseil d'Etat. Cette réclamation serait liée à la décision prise par la Commission de privatisation le 4 décembre dernier, lorsque celle-ci a retoqué l'offre de reprise Lagardère-Daewoo sur Thomson SA. Il s'agirait ici de défendre les intérêts des actionnaires de Lagardère qui auraient été bafoués: car le titre a grimpé autour de 182 francs lorsque le gouvernement a affirmé sa préférence pour le projet Matra-Hachette en octobre 1996, puis dégringolé en dessous de 140 francs après le 4 décembre. Aujourd'hui l'action cote 164 francs. Pourtant, le recours de Lagardère ressemble fort à une manoeuvre dilatoire. Car depuis le 4 décembre, l'opération de privatisation de Thomson a radicalement changé puisqu'on repart à zéro: il n'est plus question de privatiser l'ensemble du groupe mais simplement sa branche militaire Thomson CSF, selon des modalités encore à définir. Enfin, Alcatel n'est plus l'unique concurrent