Menu
Libération

En Espagne, le conflit des routiers s'envenime. Un mort, des dizaines de blessés et des négociations mal parties.

Article réservé aux abonnés
publié le 14 février 1997 à 21h33

Madrid de notre correspondant.

La grève des camionneurs espagnols continue de s'étendre à tout le pays, dans un climat de violence. Un gréviste est mort près de Burgos, dans la nuit de mercredi à jeudi, écrasé par un poids lourd français qui tentait de forcer le blocus imposé par les piquets de grève. Le chauffeur a été déféré devant un juge espagnol mais aucne charge n'a encore été retenue contre lui.

Depuis deux jours, les incidents se multiplient entre grévistes d'un côté, policiers ou non-grévistes de l'autre. Le bilan dépasse la dizaine de blessés et la vingtaine de détentions. Le ministère de l'Intérieur a donné l'ordre aux forces de l'ordre d'agir «avec vigueur» en cas d'incidents . Syndicat inconnu. Mais le gouvernement a apparemment perdu tout contrôle sur un mouvement spontané commencé il y a une semaine, très localement, en Cantabrie, dans le nord de l'Espagne. Depuis, il a fait tache d'huile. Des négociations d'urgence ont bien débuté hier au ministère des Travaux publics et des Transports. Mais elles sont vraisemblablement promises à l'échec, puisqu'elles se déroulent en l'absence de l'organisation à l'origine du mouvement, la Fedatrans (Fédération d'associations de transporteurs). Bien que faiblement implanté, ce petit syndicat de patrons chauffeurs autonomes, jusqu'ici inconnu ou presque, a réussi à fédérer en quelques jours toutes les grognes. Grognes sans doute revigorées par le succès récent du mouvement des routiers français. La principale revendication est