Caen envoyée spéciale
Le ministre des Affaires sociales a remis hier son casque de pompier afin d'éteindre le feu qui s'est déclaré dans les hôpitaux publics. Ceux-ci reçoivent un par un leurs enveloppes budgétaires, en baisse pour la plupart, et peu à peu les grèves s'égrènent d'établissement en établissement. Avec une nouveauté, la séquestration des directions. Jacques Barrot s'est élevé contre ces méthodes «peu dignes des fonctionnaires».
Au deuxième jour de grève, le directeur du Centre hospitalo-universitaire de Caen (CHU) et ses quatre adjoints ont finalement été relâchés par le personnel soignant qui les retenait dans un bureau depuis mardi. Des négociations vont pouvoir s'engager. A l'origine de ce mouvement lancé mardi dernier: l'annonce de la suppression des remplacements des personnels durant les congés d'été.
La stabilité du budget alloué au CHU de Caen pour 1997 a été annoncée par la direction lors du comité technique d'établissement qui se déroulait mardi. Alors qu'il connaissait jusqu'alors une augmentation annuelle d'environ 2%, ce budget devrait conserver le même montant qu'en 1996, soit 1,9 milliard. Un manque à gagner de 40 à 50 millions de francs. «Mon devoir est de les trouver», lance Pierre Rayroles, directeur général. Pas d'autre moyen, apparemment, que de toucher le personnel (5 300 salariés sur trois sites, 71% du budget) en étalant des congés d'été entre le 1er juin et le 30 septembre. Une «manip» qui permet de supprimer les remplacements des mois de