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Libération

Clinton suspend la grève d'American Airlines.Il a utilisé ses pouvoirs d'urgence pour éviter la paralysie.

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publié le 17 février 1997 à 17h28

Le message d'excuse à l'intention des passagers d'American Airlines

(AA) était prêt. Les pilotes en vol avaient reçu pour consigne de le lire, d'atterrir à la prochaine escale et de quitter les appareils au plus vite. Mais vingt-quatre minutes après le début de la grève, vendredi à minuit, le président Bill Clinton, utilisant ses pouvoirs d'urgence au nom de la menace qu'aurait représentée le mouvement pour l'économie américaine, a imposé aux pilotes de poursuivre le travail, pour deux périodes successives de trente jours. Le Président a également demandé aux représentants des pilotes de reprendre les négociations, infructueuses depuis plusieurs jours, grâce, cette fois, à la médiation du gouvernement fédéral. La rapidité de cette intervention ­ rendue possible par une loi de 1926 sur les transports ferroviaires ­ était justifiée du point de vue de la Maison Blanche par le long week-end qui se profilait aux Etats-Unis (President's Day, aujourd'hui, est férié pour de nombreux Américains) et par le désir d'éviter que le reste de l'économie américaine ne paye le prix d'un mouvement social limité à une seule entreprise aussi grande soit-elle: environ 20% du trafic aérien (la part de marché d'American Airlines, deuxième compagnie américaine) auraient été affectés notamment dans les centres urbains où la compagnie est en position de force (Miami, Dallas, Chicago et New York). En outre, d'après les estimations de l'Administration, en cas de grève à AA, environ 43 000 passagers par j