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Libération

Peugeot, le vampire de Citroën

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publié le 24 février 1997 à 17h06

Il est des anniversaires diversement célébrés. Celui des 20 ans du

groupe PSA risque d'être plus ardemment fêté du côté de l'avenue de la Grande armée, siège de Peugeot, qu'à Neuilly, fief de Citroën. En deux décennies, le lion aura réussi un joli tour de force: racheter son concurrent, se servir des exceptionnelles compétences de ce dernier à son seul profit et le confiner dans des rôles subalternes dans le paysage automobile français. Un parcours où Citroën a non seulement perdu son âme, mais également son image avant-gardiste, cannibalisée par son tuteur. En 1976, Citroën produisait 741 363 voitures, contre 772 166 chez Peugeot. Une toute petite différence qui, en 20 ans va profondément se creuser. En 1996, 1 151 000 autos sont sorties des chaînes du lion, et seulement 836 500 de celles des chevrons. C'est en février 1977 qu'une curieuse petite auto sort des chaînes flambant neuves d'Aulnay sous Bois. Elle s'appelle LN et reste l'un des bides les plus retentissant de la vénérable maison fondée par André Citroën. C'est une auto faite de bric et de broc. Sur une mécanique maison, héritée de la Dyane, a été greffée une robe Peugeot, celle du coupé 104. Pourquoi LN? La stratégie de Peugeot est alors de faire rentrer dans le rang Citroën, d'imposer la sagesse au Géo Trouvetout de l'industrie automobile française, inventeur de la Traction, de la deuche et de la DS, et des rares trouvailles de l'après-guerre (la suspension hydropneumatique et la traction avant). Citroën doit dev