François Pinault présente deux particularités: il est «l'ami intime»
du président, le seul à qui Jacques Chirac se confie en toutes circonstances. Mais il est aussi d'une sévérité chirurgicale dès lors qu'il retire sa confiance à l'un de ses collaborateurs. Ses décisions s'appliquent sans exception. Et lorsqu'il envisage de «redynamiser» son état-major, il le fait en bloc. Voici donc le grand ménage du groupe Pinault-Printemps-La Redoute (77,8 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1995), qui affiche un peu partout ses enseignes de distribution: Prisunic, Conforama, Fnac, La Redoute, Printemps, CFAO, Rexel. Dans une interview publiée hier dans le journal les Echos, Serge Weinberg, président du directoire de PPR, a annoncé le remplacement de cinq patrons des neuf entités du groupe, ainsi que la nomination du fils de François Pinault, François-Henri Pinault, à la tête de la Fnac. Il annonce aussi l'embauche prochaine de «50 jeunes cadres», histoire de matérialiser le rajeunissement à marche forcée du groupe.
La mise sur orbite du successeur d'abord. En nommant son fils âgé de 34 ans à la tête de la Fnac (jusque-là dirigée par Weinberg), le capitaine d'industrie rapproche brusquement son dauphin du trône. Entré dans le groupe en 1987 après un diplôme d'HEC, le fils aîné de François Pinault y a fait toute sa courte carrière: responsable des achats de Pinault Distribution (conception assistée par ordinateur), il en est devenu le PDG, ainsi que celui de la CFAO (négoce). Le j