La balance commerciale française, excédentaire depuis 1992, a
atteint un nouveau record historique en 1996 avec un excédent de 122,3 milliards de francs, contre 97,8 milliards l'année précédente. Une progression d'autant plus importante que la facture énergétique de la France s'est alourdie, le déficit dans ce domaine passant en un an de 59 à 77 milliards de francs. Le prix du baril de pétrole est passé de 17 à 21 dollars en 1996. En commentant hier ces résultats, Yves Galland, le ministre chargé du Commerce extérieur, s'est félicité de la santé et de la compétitivité des entreprises françaises.
Importations en baisse. Traditionnelle fierté du ministre concerné, l'excédent du commerce extérieur n'est pourtant pas en soi une bonne nouvelle pour les économistes. Le solde est un différentiel entre exportations et importations. L'excédent n'est donc un signe de bonne santé économique que dans le cas où les exportations et les importations sont toutes deux en hausse sensible. Or, en 1996, les exportations ont augmenté de 3,8% tandis que les importations ne progressaient, elles, que de 2,2%. Le record de 1996 reflète donc en partie l'atonie de la croissance. Depuis que la récession s'est installée en 1992, la balance du commerce extérieur a rompu avec les déficits des années 80. «Un excédent si lourd à porter», titre ainsi la lettre de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dans son analyse du commerce extérieur français. «Il n'y a aucun paradoxe à s'inquiéter d