A42 ans, Thierry Robert est adjoint au chef du bureau des affaires
juridiques de l'Agence pour l'enseignement du français à l'étranger, qui gère les 6 000 profs des lycées français de par le monde. Une agence sous tutelle du ministère des Affaires étrangères, à Nantes. Thierry Robert est «secrétaire administratif de classe exceptionnelle». Catégorie B, sa fiche de paie révèle un traitement net mensuel hors primes de 8 629,93 francs. C'est la référence pour le calcul de sa retraite. S'y ajoutent la prime de rendement semestriel et l'indemnité forfaitaire pour travaux supplémentaires qui, rappelle-t-il, «ne rémunère aucune heure sup' mais sert à compenser la faiblesse du traitement indiciaire». Réglées deux fois et quatre fois l'an, ces deux primes représentent quelque 2 763 francs mensuels, mais, aux Affaires étrangères, leur valeur est gelée au niveau de 1994. Sans treizième mois ni avantages en nature, la rémunération est donc de 11 393 francs mensuels. Il reste lucide sur son avancement. Sa carrière va suivre un cours normal: il ne passera pas de concours avant la limite de 45 ans pour accéder à la catégorie A; syndicaliste à la CGT, il ne se fait pas d'illusions sur la promotion interne au mérite qui ne récompense qu'un secrétaire administratif par an sur les 300 proposables. S'il réunit 37 années et demie de cotisation avec quelques points d'indice de plus, Thierry Robert devrait toucher pour sa retraite une pension civile d'environ 8 200 francs. S'il descend dans la rue