Menu
Libération

Les Hongrois manifestent contre l'autoroute BouyguesPour 60 kilomètres, le péage coûte une journée de salaire.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 mars 1997 à 23h36

Si le socialisme regorgeait d'histoires ubuesques, la transition

vers le capitalisme des pays d'Europe centrale et orientale n'a pas grand chose à lui envier. Exemple, l'affaire du péage de l'autoroute M5 de Budapest, contre lequel les résidants de vingt et une communes hongroises manifestent aujourd'hui samedi. Depuis l'ouverture, fin décembre, d'un premier tronçon payant de cet autoroute qui relie la capitale au sud-est du pays, il en coûte désormais 850 forints (environ 28 francs) pour couvrir soixante kilomètres. Pour beaucoup d'automobilistes, cela représente presque le salaire moyen d'une journée de travail; aussi le péage reste en travers de la gorge de bien des Hongrois. «Une partie de l'autoroute existait déjà et elle ne coûtait rien. Nous étions habitués à la gratuité et le péage nous tombe dessus tout d'un coup», s'étonne un usager. Certes trente kilomètres existaient bien avant que l'entreprise exploitante AKA (qui unit Bouygues à l'autrichien Bau Holding) ne double la distance, mais ce parcours a été entièrement réhabilité, avec échangeurs, murs antibruit et bornes d'urgence transmettant les données par câble optique.

0,50 franc au kilomètre. Toutefois personne n'est obligé de prendre l'autoroute et, conséquence de l'arrivée du péage, la circulation a augmenté de 30% sur la route parallèle. C'est bien ce qui chagrine le maire de Lajosmizse, petite commune située sur la nationale 50 et engorgée par un défilé incessant de camions et de Trabant pétaradantes et fuman