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Libération

Renault: le jour de l'eurogrève La mobilisation vue de Vilvorde, Cléon et Valladolid.

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publié le 8 mars 1997 à 23h38

C'est une première dans l'histoire européenne. Renault a connu

vendredi une «eurogrève» à laquelle ont participé quasiment tous les sites du groupes pour protester contre la fermeture annoncée de l'usine de Vilvorde en Belgique. Récit de cette journée vu de Vilvorde (Belgique), Cléon (France) et Valladolid (Espagne). 8h20, Cléon. Sur le parking de l'usine, cinq ouvriers de Vilvorde écoutent la radio. Ils étaient venus à la manifestation jeudi devant le comité central d'entreprise, à Billancourt. «C'était pas prévu qu'on reste en France, mais comme on est très flexibles, on est encore là», plaisantent-ils. Le PDG Louis Schweitzer réaffirme sur Europe 1 son intention de fermer le site belge de Vilvorde. Tous écoutent sans broncher. «Ce qu'il dit ne nous intéresse pas, il ne fait que répéter les mêmes choses. Ce qui est important, c'est notre stratégie.» 8h30, Vilvorde. Par petits groupes, les salariés, visages tendus, pénètrent dans l'enceinte de l'usine occupée depuis une semaine. Les murs sont recouverts de caricatures de Louis Schweitzer. L'assemblée générale a lieu dans le réfectoire. «Le gouvernement français étant le principal actionnaire de Renault, nous avons donc choisi ce matin d'aller à l'ambassade de France», annonce Georges Jacquemijn, représentant du syndicat CSC (chrétien), majoritaire dans l'entreprise, dont les adhérents se distinguent par la couleur verte (casquette, foulard, brassards et sifflets) par opposition à la FGTB (socialiste, même attirail mais en