Novo Mesto envoyé spécial
Zdravko, ouvrier à l'atelier de peinture, l'un des plus modernes du groupe, précise-t-il aussitôt, partage une angoisse avec tous ses copains, qu'il exprime ainsi: «Si vous attirez l'attention sur notre usine, les Français, les Belges et les autres vont se demander pourquoi ce n'est pas elle qu'on va fermer!». Se sentent-ils différents des autres Renault? Zdravko hausse les épaules, et répond, «Là-bas, ils se tiennent comme ça», et il montre deux de ses doigs entrecroisés. «Nous, nous sommes plus loin d'eux.» Ne se sentent-ils pas solidaires? Il réagit avec une vive sincérité: «La fermeture de Vilvorde nous a fait aussi mal qu'une blessure en machine. Une partie de nous s'est déchirée. Nous savons que nous ne sommes à l'abri de rien. Et Renault, c'est tout pour nous. Mais, Slovènes, nous réagissons différemment». Des lois syndicales héritées de Tito. A mi-chemin entre Ljubljana et Zagreb, l'usine Renault de Novo Mesto ne dépare en rien dans cette ville proprette. Robert, un technicien, explique: «Ici nous sommes fiers, dans l'ordre, d'être Slovène, de Krrka, le grand trust slovène, de notre château slovène et de Renault. Mais l'ordre peut changer». Très particulier dans cet ancien fief de Tito, les liens entre Novo Mesto et Renault sont aussi forts que ceux de Vilvorde ou de Flins avec la marque au losange. La tradition ouvrière d'un ancien pays socialiste est aussi très particulière. Par exemple? «Les lois syndicales», répond Joze, un syndicalis