Adolescent, Pierre Jourlin a été «fasciné par HAL, l'ordinateur
psychopathe du roman d'Arthur C. Clarke, 2001, Odyssée de l'espace, qui déjouait les plans de l'équipe du Discovery en lisant sur leurs lèvres». A 26 ans, cet étudiant en informatique finit sa thèse à Avignon. Son sujet: «l'intégration des paramètres visuels labiaux dans les systèmes de reconnaissance de la parole». En clair, il travaille sur l'idée d'un ordinateur qui serait capable de lire sur les lèvres. «Mais le passage du rêve à la réalité est douloureux, confie-t-il. Pour arriver au niveau de HAL, il nous faudra encore bien du travail.»
Depuis que les avancées technologiques se précipitent, on pourrait croire que toutes les prévisions des auteurs de science-fiction ont déjà vu le jour. C'est déjà demain, comme dit la pub. Après tout, Arthur C. Clarke n'a-t-il pas aussi imaginé le GPS (Global Positioning System, le système mondial de localisation) dans une de ses nouvelles, quinze ans avant sa réalisation? Après tout, une majorité d'auteurs de SF sont des scientifiques: Asimov le biochimiste, C. Clarke l'ingénieur" «Etre visionnaire, c'est simplement le mérite de tous les scientifiques qui ont fait de la prospective dans leurs romans», estime Jacques Sadoul, directeur de collection chez J'ai Lu, qui liste dans son Histoire de la science-fiction moderne (lire bibliographie ci-dessous) les prévisions faites dès 1911 par Hugo Gernsback, rédacteur en chef de revues de SF aux Etats-Unis. Son feuilleton «RALPH124C4