«N ous voulons réussir une grève efficace, dure, brève. Une sorte de
"Blitzgrève.» La formule est tombée de la tribune d'une assemblée générale jeudi dernier, à l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon. Un slogan vivement applaudi par un amphi bondé et partagé entre la volonté de se faire entendre et l'angoisse d'affronter les «seniors» qui dirigent les services.
«Nous affrontons un tabou, explique Dominique Vassallo-Ceccaldi, interne en réanimation. Nous respectons le contrat moral qui nous lie au malade. Nous avons progressé pas à pas pour faire admettre notre droit de grève dans le respect du maintien de l'organisation des soins.» Ils ont d'abord déposé un préavis de grève pour le 10 mars. Les responsables des services l'ont considéré comme le signe d'un mécontentement passager. Ce jour-là, 50% des internes ont réellement fait grève, mais 80% d'entre eux ont écrit sur leur blouse «interne en grève».
Mise au point du ministère. Le tournant a lieu mercredi, quand l'assemblée générale décide de poursuivre le mouvement. Les premières assignations sont tombées. Refuser une garde revient à poser la question: l'hôpital peut-il tourner sans ses internes? Dès mercredi, ils consultaient des hommes de loi. «Un interne peut-il refuser de prendre une garde? Peut-il être assigné? Réquisitionné? Sanctionné?»
Un courrier du ministère des Affaires sociales a clarifié la situation: «Il semble que l'interne soit considéré comme un étudiant accomplissant ses fonctions par délégation et sous la respons