Menu
Libération
Interview

Primes: oui, il faut limiter les excès.

Article réservé aux abonnés
Luc Guyau, président de la FNSEA, livre sa vision de l'agriculture de l'an 2000. Le système des primes doit être revu pour répondre aux besoins de tous les agriculteurs.
publié le 18 mars 1997 à 23h07
(mis à jour le 18 mars 1997 à 23h07)

Le 51e congrès de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, qui revendique 500 000 affiliés) s'ouvre aujourd'hui à Toulouse. Pour répondre à la crise de confiance des consommateurs et mettre un terme à la chasse aux primes, son président Luc Guyau propose une nouvelle vision de l'agriculture. Foin du productivisme, les exploitants agricoles de l'an 2 000 devront se soucier d'un équilibre entre la bonne répartition des hommes sur le territoire, la protection de l'environnement et la qualité des productions, dans un contexte de réduction des primes et des subventions. La commission européenne veut geler les subventions agricoles pour la saison 1997-1998. Est-ce le début d'une offensive d'envergure contre les primes versées aux agriculteurs?

C'est surtout une erreur stratégique. Au moment où on va rentrer dans les négociations internationales, l'Europe désarme face aux Américains qui, eux, accroissent leurs subventions. Si nous ne contestons pas la nécessité de faire évoluer la politique agricole commune (PAC) dans les années qui viennent, nous estimons qu'il faut le faire de manière globale et pas morceau par morceau. La commission fait croire qu'elle a besoin de faire des économies alors que, chaque année, il reste entre 1,5 et 3 milliards d'écus dans ses caisses. Ce reliquat ne sert ni aux agriculteurs, ni à financer d'autres politiques. La proposition de Bruxelles cherche à semer la panique. Elle est incohérente et constitue plus une démarche pol