Le spectre japonais est de retour. En pleine crise Renault, et alors
que constructeurs comme syndicats estiment les surcapacités en Europe à 2 millions de véhicules par an sur un marché total de 12 millions, le Financial Times d'hier annonçait en une l'intention de Toyota, premier Japonais et 2e constructeur mondial, de construire une usine à Lens, dans le Pas-de-Calais. Une sorte de bombe à plusieurs effets, même si l'information est à demi démentie par le siège du groupe à Tokyo: «Nous comptons effectivement construire une usine en Europe, mais le choix du site n'est pas encore arrêté». A Paris, on indique qu'il faudra encore attendre «quelques mois» avant qu'une décision ne soit prise.
9 milliards de francs. Il s'agirait en l'occurence d'un projet majeur dans la stratégie de Toyota en Europe. Le groupe serait prêt à investir 9 milliards de francs pour construire une usine d'une capacité de 100 000 à 200.000 véhicules employant au minimum 2.000 personnes. L'objectif de Toyota est de vendre 600.000 voitures sur le marché européen d'ici 2000, contre un peu plus de 400.000 actuellement, qui ne lui donne qu'une part de marché modeste: 2, 5% environ. La marque fabrique déja 100.000 voitures grâce à deux usines en Grande-Bretagne, d'où sortent les modèles Carina et Corolla et va doubler ce chiffre d'ici la fin 1998. Toyota destinerait sa nouvelle implantation européenne à une petite voiture, comme son modèle Starlet. L'irruption du Japonais sur le segment le plus important (30% en