Rome de notre correspondant
L'emploi est désormais une urgence nationale et sans doute le principal souci pour le gouvernement de Romano Prodi. Pas moins de 100 000 personnes devraient participer, ce samedi à Rome, à la manifestation pour l'emploi organisée par les trois principales confédérations syndicales, CGIL, CISL et UIL. Jean Paul II aussi sera symboliquement avec eux: le 19 mars, pour la fête de saint Joseph, le souverain pontife a voulu stigmatiser avec force «ce capitalisme qui écrase et mortifie l'emploi».
Les syndicats ont tergiversé plusieurs mois avant de mobiliser leurs troupes et de mettre la pression sur un gouvernement qu'ils considèrent plus ouvert et disponible au dialogue social que les précédents. Mais la situation sociale risque de devenir explosive, surtout dans les régions méridionales, où le taux de chômage atteint 30%. Les échauffourées qui ont opposé des chômeurs en formation professionnelle à la police, il y a un mois, à Naples ont sans doute sonné le tocsin.
En outre, l'emploi était en passe d'être le grand oublié de la politique menée par Romano Prodi. Ce dernier a tout misé sur le respect des critères de Maastricht et l'entrée immédiate dans le club de la monnaie unique. Un «pacte pour l'emploi» signé à l'automne par le gouvernement et les partenaires sociaux est resté jusqu'ici lettre morte. Et c'est la mise en place rapide du dispositif prévu que demandent aujourd'hui les syndicats: le «salaire d'entrée» pour les jeunes, le travail intérima