Les abords du «trésor de guerre» des grévistes de Vilvorde le
parking de 1800 Renault de Wavrin, près de Lille ont des allures de champ de bataille. L'allée qui y mène est bloquée par plusieurs Espace et Renault 19 aux pneus dégonflés. A quelques mètres de là, deux tranchées ont été creusées par la trentaine d'ouvriers de Vilvorde qui sont restés pour garder les lieux. Sur le sol jonché de canettes de bière et de débris de verre, on retrouve encore les marques des affrontements qui ont opposé jeudi matin les gendarmes mobiles aux quelques centaines de manifestants. La zone est devenue le nouveau lieu de villégiature du week-end. Les allers et venues des véhicules d'habitants des environs sont incessantes. La plupart passent leur chemin; quelques-uns contournent le terre-plein central et viennent rendre visite aux trente «résistants» de Vilvorde. A l'entrée du parking, une vaste tente prêtée par la Fédération générale des travailleurs belges (FGTB) a été plantée. Y sont entreposées les vivres et les boissons. «Ceux de Vilvorde» discutent autour de braseros improvisés. A Wavrin, le printemps n'est pas arrivé. Entre pluie et froid, Thomas, Herwig et les autres tentent tant que bien que mal de tenir le coup. Les nuits, ils les passent dans les voitures Renault dont les sièges ont été rabattus.
Entraide. C'est la solidarité des communes avoisinantes qui leur fait le plus chaud au coeur. Bernard Davoine, député-maire socialiste de Wavrin, a été le premier à montrer l'exemple.