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Libération

Les Italiens manifestent pour l'emploiLarge mobilisation samedi à Rome. Les syndicats ont gagné leur pari.

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publié le 24 mars 1997 à 22h47

La grande place romaine de Saint-Jean-de-Latran à Rome, lieu

habituel des manifestations de la gauche, était samedi noire de foule: 500 000 personnes, selon les syndicats, 150 000, selon la police, ont défilé dans la rue contre la montée du chômage. Et demandé l'application immédiate du pacte pour l'emploi signé à l'automne par le gouvernement et les partenaires sociaux, resté jusqu'ici lettre morte. Les confédérations syndicales, qui avaient tablé sur une large mobilisation, ont donc réussi leur pari. Elles ont reçu le soutien appuyé de certains leaders de la majorité, comme Massimo D'Alema, secrétaire du Parti démocratique de la gauche (PDS), ou Fausto Bertinotti, leader du parti de la Refondation communiste, l'autre formation issue de la mort du PCI.

Sous la pression, le gouvernement a immédiatement lâché du lest en prenant des mesures pour relancer le secteur du bâtiment et des travaux publics. Des prêts bonifiés pour un montant de 10 000 milliards de lires ­ 34,5 milliards de francs environ ­ seront à la disposition des entreprises pour la réouverture des chantiers dans les régions sous-développées. Plusieurs grands travaux d'équipement ont été également décidés.

Selon le ministre de l'Emploi, ce dispositif devrait créer 100 000 postes de travail, qui devraient s'ajouter aux 200 000 prévus par l'accord pour l'emploi de l'automne. Des estimations qui, selon les leaders syndicaux, pèchent par «un optimisme excessif».

D'autant que les chefs d'entreprise vont sans doute traîner