Marseille, correspondance.
Le conflit qui oppose les frères Jacques et Johnny Saadé depuis la reprise, en octobre 1996, de la Compagnie générale maritime (CGM) par la Compagnie maritime d'affrètement (CMA), pourrait évoluer de façon décisive aujourd'hui, au cours de l'assemblée générale des actionnaires qui se tiendra au siège de la CMA, à Marseille. La décision de convoquer cette assemblée a été prise le 7 mars par le conseil d'administration de la société, réuni en séance extraordinaire à la demande de Jean Aubert, président du tribunal de commerce de Marseille, saisi d'une action en référé introduite par les avocats de Johnny Saadé.
Johnny l'ignorant. Cette action visait à annuler les décisions prises par le camp du PDG de la CMA, Jacques Saadé, au cours des deux conseils d'administration réunis à son initiative depuis la cession de la CGM. Pour motiver leur demande, les avocats ont argué que leur client, Johnny Saadé, frère cadet du PDG de la CMA, n'avait pas été mis au courant des conditions de cette cession de gré à gré entre l'Etat et la CMA et qu'il ne pouvait donc avaliser les décisions prises entre-temps par son frère aîné. Le président du tribunal de commerce de Marseille, qui agit le plus souvent pour que ce type de conflit se règle à l'amiable plutôt qu'à la barre, a dû juger leurs arguments suffisamment solides et étayés pour conseiller à Jacques Saadé de faire machine arrière dans le bras de fer qui l'oppose à son cadet. Dans les coulisses de la CMA, on indique