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Libération

Renault, le premier euroconflit. Schweitzer fait un pas pour calmer Vilvorde. Le PDG n'exclut pas de reporter de quelques semaines la fermeture de l'usine belge.

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publié le 28 mars 1997 à 22h34

C'est une petite porte qu'a entrouverte hier Louis Schweitzer. Dans

une interview donnée au quotidien La Libre Belgique, le PDG de Renault a, pour la première fois, évoqué publiquement le report de la fermeture de l'usine de Vilvorde. «Vu les décalages de production (provoqués par le conflit, ndlr), on peut effectivement imaginer une rallonge de quelques semaines ou de quelques mois», expliquait-il hier matin. Le 19 mars, le patron de Renault n'avait pas voulu, malgré les demandes pressantes des syndicalistes belges, entendre parler d'un moratoire. Daniel Richter, délégué central de la CFDT, est circonspect: «Bien sûr, les Belges attendaient un tel geste. La direction a procédé à un nouveau revirement. Mais elle prend peut-être les devants. Si le tribunal de Nanterre suspend la procédure le 4 avril, avec l'exigence de la recommencer, la date du 31 juillet s'effacera d'elle-même.» Karel Gacoms, responsable de la Fédération générale des travailleurs belges (FGTB), commente sobrement: «Ça ne nous intéresse pas d'avoir une usine qui fonctionne deux ou quatre semaines de plus. Il nous faut un délai raisonnable pour trouver éventuellement un repreneur.» Demain les syndicalistes de Vilvorde rencontrent le conciliateur nommé par le ministre belge de l'Emploi et du Travail.

En attendant, les salariés de Vilvorde ont démontré une capacité de mobilisation encore intacte. 500 grévistes ont été accueillis hier après-midi à Maubeuge Constructions Automobiles, une usine de 2 700 salariés q