Le conseil d'administration de Suez a approuvé hier à l'unanimité le
projet de fusion de la Compagnie financière et de la Lyonnaise des eaux. Aujourd'hui, ce sera au tour des administrateurs de la Lyonnaise de donner leur aval à une opération de rapprochement qui fera du nouvel ensemble un groupe de services aux collectivités avec un chiffre d'affaires de 195 milliards.
Cependant, les modalités financières du mariage font toujours l'objet de négociations très tendues entre les grands actionnaires de Suez. Alors que le Crédit agricole (8,5% du capital de Suez), AXA-UAP (5,5%) et le Groupe Bruxelles-Lambert via Electrafina (8%) approuvent la fusion Suez-Lyonnaise sans y mettre de conditions préalables, Saint-Gobain (6,2%) et la BNP (5,5%) semblent beaucoup plus soucieux de la défense de leurs intérêts. Jean-Louis Beffa et Michel Pébereau, les PDG du groupe verrier et de la banque, estiment que la parité de fusion proposée de deux actions Suez pour une action Lyonnaise est très insuffisante.
Michel Pébereau a l'habitude de ce genre de bras de fer: l'an dernier, il avait défendu bec et ongles ses intérêts d'actionnaire de l'UAP lors de la fusion du numéro un de l'assurance avec AXA.
Hier matin, quelques heures avant le conseil d'administration de Suez, le président de Saint-Gobain a précisé que lui-même et l'ensemble des actionnaires entendaient bien profiter du redressement financier de Suez. «Je demande qu'au moment des modalités, en dehors de la parité, on n'oublie pas l'action