Montréal correspondance
Un site aurifère mythique enfoui au coeur de la jungle indonésienne, dans l'île de Bornéo (200 millions d'onces, «le plus riche jamais découvert au XXe siècle»); un géologue qui tombe par la porte ouverte d'un hélicoptère; une compagnie minière issue du sous-sol d'un bungalow de Calgary au Canada propulsée en quelques mois au sommet des cotes boursières. Pour des millions de gens ordinaires, c'est là un scénario à la Indiana Jones.
Mais, pour des milliers d'investisseurs canadiens et américains qui se sont rués sur les actions de Bre-X Minerals, confondant l'éclat de la réussite de cette petite compagnie albertaine avec celui du métal précieux, c'est un cauchemar. Nombreux sont ceux qui s'étaient endettés pour cette valeur naguère flamboyante: on estime que près de 500 millions de dollars avaient été empruntés pour acheter des action Bre-X. Or, depuis mercredi dernier, le titre, qui s'échangeait 25,30 dollars il y a six mois, ne trouve preneur qu'au dixième de ce cours. En l'espace d'une heure seulement, le 27 mars, la valeur de l'entreprise de David Walsh est passée de six milliards de dollars à" 600 millions. Sous la pression, la Bourse de Toronto a suspendu ses transactions durant quarante-huit heures. Mardi, à la reprise du marché, 8 millions de dollars d'actions de Bre-X ont à nouveau changé de mains en l'espace de vingt-quatre minutes et, une nouvelle fois, le système informatique de la Bourse torontoise a disjoncté.
A l'origine de ce «krach», il y